The Revolutionary Pace: Considering Media Artworks by Cathy Sisler / Une démarche révolutionnaire : revisiter les œuvres d’arts médiatiques de Cathy Sisler
Tribute - programming and text curated by Anne Golden.
Hommage - programmation et texte de la commissaire Anne Golden.
I have often wished I took better notes. I would like to be sure of the date, time and place I first saw videos by Cathy Sisler because it was an important occasion. Cathy’s work is unique, iconoclastic, prescient and luminous. I remember being overcome by the power, humour and rage expressed in her works. Sisler created and embodied ‘The Spinning Woman’, an emblematic figure that moved erratically but resolutely through the world. In their song ‘Hot Topic’, Le Tigre name checks female artists. Cathy Sisler is one of them.
I like to think Le Tigre members were taken with SIsler’s movements, her wary feints and bobs, and the incisive critiques that accompanied them.
The word ‘aberrant’ figures in the title of five videos by Cathy Sisler. If The Spinning Woman is an atypical figure, she is also a force of nature. The Spinning Woman creates patterns of movement. Her series of videos about motion investigate public disruptions, among other things. Cathy Sisler uses her body to trouble the flow of public life. For example, sidewalks become sites of disorder. In ABERRANT MOTION # 4 (FACE STORY, STAGGER STORIES), Sisler bobs and weaves through crowds, creating swirls of turbulence. Occasionally, a fellow pedestrian responds to her chaotic progress playfully. At other times, people look on in confusion or irritation.
Cathy Sisler’s voice resonates. It is a voice full of urgency, one that provides rapid-fire observations, and one that harbours a sigh of exasperation at the societal analyses she felt compelled to undertake and share. Her voice has a care worn tone that bursts with vibrancy. I am comforted by the fact that we can still hear her voice. Her seminal work is anchored by her intense physicality and distinctive voice. In her videos, the banal act of walking becomes an activity fraught with personal turmoil, public mischief and systemic critiques. The mere act of speaking releases startling utterances.
This program focuses on some of her media artworks, but Cathy Sisler was a consummate artist. She was a painter and sculptor. She drew. She made music and played instruments. She was a performance artist. I think of her in perpetual movement on an unending quest to trouble systemic societal models and taboos. I think of her sardonic humour. Cathy Sisler spun and spun while balancing her biting wit with a playful dose of self-deprecation.
She was a magician performing a high wire act.
ABERRANT MOTION # 1 [1993]
ABERRANT MOTION # 2 (The Spinning Woman Disguised as a Stability Delusion) [1993]
Mr. B [1994]
ABERRANT MOTION # 3 [1993]
ABERRANT PUBLIC SPEAKING [1994]
THE BETTER ME [1994-95]
ABERRANT MOTION # 4 (FACE STORY, STAGGER STORIES) [1993]
J’ai souvent souhaité avoir pris de meilleures notes. J’aimerais être certaine de la date, de l’heure et du lieu lorsque j’ai vu les vidéos de Cathy Sisler la première fois. C’était un moment marquant. L’œuvre de Cathy est unique, iconoclaste, visionnaire et lumineuse. Je me souviens d’avoir été remuée par la puissance, l’humour et la rage exprimés dans ses créations. Sisler a créé et incarné The Spinning Woman, cette Femme toupie, figure emblématique se déplaçant à travers le monde, zigzaguant avec détermination sans direction précise. Dans leur chanson Hot Topic, Le Tigre nomme plusieurs artistes femmes dont Cathy Sisler. J’aimerais croire que les membres de Le Tigre étaient touchés par les mouvements de Sisler, ses feintes, ses sautillements circonspects et ses critiques incisives qui les accompagnaient.
Le mot « aberrant » fait partie des titres de cinq vidéos de Cathy Sisler. Si The Spinning Woman est une figure atypique, elle représente également une force de la nature. The Spinning Woman crée des enchaînements de mouvement. Sa série de vidéos traitant du mouvement examine, entre autres, le dérangement du public. Cathy Sisler utilisait son corps comme perturbatrice du flux de la vie publique. Citons, par exemple, les trottoirs qui deviennent des terrains de désordre. Dans ABERRANT MOTION # 4 (FACE STORY, STAGGER STORIES), Sisler sautille et zigzague à travers les foules, créant des tourbillons de turbulence. Il arrive qu’un piéton lui réponde de manière enjouée lors de sa progression chaotique. D’autres fois, les passants la regardent, perplexes ou irrités.
La démarche de Cathy Sisler résonne. Elle exprime une urgence d’où ses observations spontanées recèlent une exaspération devant les analyses sociétales qu’elle se sent obligée d’exposer et partager. Sa voix possède un ton accablé, las, mais jaillit avec vitalité. Que l’on puisse encore entendre sa voix, j’y retrouve un réconfort. Son œuvre précurseure est ancrée dans son intense corporalité et sa voix singulière. Dans ses vidéos, l’acte banal de marcher devient une activité empreinte de tourmente intérieure, de désordre public et de critiques systémiques. Le simple acte de la parole libère des énoncés saisissants.
Ce programme propose quelques-unes de ses réalisations en arts médiatiques, bien que Cathy Sisler ait été une artiste complète. Elle était également performeuse, peintre et sculpteure. Elle dessinait. Elle a composé de la musique et jouait des instruments. Je pense à elle dans ce mouvement perpétuel de sa quête incessante à bouleverser des tabous et des modèles sociétaux systémiques. Je pense à son sens sardonique de l’humour. Cathy Sisler tournoyait, tournoyait, tout en équilibrant son esprit mordant avec une dose enjouée d’autodérision.
Magicienne, c'était une funambule sans filet.